EN BELGIQUE
Les pionniers de l'Homeopathie en Belgique
« Les homéopathes belges sont des missionnaires.
Ils ont de l’apôtre la foi convaincue,
la ferme espérance dans le triomphe de leur cause,
et ainsi, il faut le dire, l’enthousiasme et parfois
les exubérances audaces.«
(Revue Générale, 1878, I, p933)
Pierre Joseph De Moor (1787-1845)
Le Docteur P.J. De Moor est le premier médecin à pratiquer l’homéopathie en Belgique.
Son fils Charles-Justin De Moor, diplômé en 1835, se rendit à Paris pour y suivre les leçons d’Hahnemann et de son disciple Léon Simon et acquérir ainsi la science nécessaire pour bien pratiquer la médecine homéopathique.
Son père, P.J. De Moor s’établit à Alost, sa ville natale.
Nous lui devons entre autres :
- Traduction des « Maladies Chroniques »
- « Les effets pathogénétiques et curatifs du venin des serpents » (traduction de Hering)
- « La pathogénésie du Sulfate de quinine »
- « La pathogénésie de Cactus Grandiflorus »
- « La pathogénésie d’Oenanthe Crocata »
Malgré ses nombreux travaux, et une forte clientèle, De Moor trouve encore le temps d’aller toutes les semaines à Bruxelles prodiguer gratuitement ses soins aux malades du dispensaire Hahnemann, et d’y donner en même temps d’utiles conseils aux jeunes médecins qui viennent s’y perfectionner..
Pendant 70 ans, il s’est consacré à ses concitoyens. Le jour de ses obsèques, les fabriques d’Alost n’ont pas travaillé.
J.B. Carlier (1797 – 1873) et L.J Varlez (1792 – 1874)
Ils ont apporté l’homéopathie à Bruxelles.
G.H. Jahr (1801-1875)
Journal Belge d’Homéopathie 1894 page 149 – par le Pharmacien Goret
… Vint 1870 et la guerre franco-allemande. Le Dr Jahr, un des premiers disciples d’Hahnemann, établi à Paris depuis plusieurs années, où il pratique l’Homéopathie avec succès, grâce à sa haute compétence et à une science très étendue, est l’objet des soupçons du gouvernement français à cause de sa nationalité. Sur le point d’être arrêté et expulsé, secrètement averti par quelques amis, il gagne la frontière. Il se réfugie à Bruxelles, où il est accueilli à bras ouverts par nos médecins homéopathes, qui lui demandent de développer l’enseignement de la nouvelle thérapeutique.
Après maintes démarches, les autorités se décident à accorder à Jahr, une salle à l’Hôtel de ville de Bruxelles, où il donne des conférences qui sont suivies par un auditoire aussi nombreux que choisi, et où la vaste culture scientifique de l’orateur remporte un légitime succès.
En même temps, Jahr donne des consultations très suivies au Dispensaire, rue de Laeken, à Bruxelles. Ce dernier bénéficie d’un grand renom; en une année, jusqu’à 12.000 patients sont traités, la plupart avec succès.
Plus de 50 médecins belges ont été formés en homéopathie par Jahr lui-même. Les docteurs Lambreght père, Gaudy, Gailliard, Van den Neucker, Van den Berghe Gustave, De Keghel, Prosper Schepens, Van Ooteghem, et beaucoup d’autres reçurent la bonne parole du Maître.
F.F. Quin
Le docteur Quin fut le médecin du Prince Léopold, qui devint Roi des Belges, l’oncle aimé de la reine Victoria.
Quin en voyageant avec le prince Léopold, apprend à connaître l’homéopathie en Italie. Poussé par la curiosité scientifique, Quin passe un an d’études à Paris auprès d’Hahnemann lui-même. Ceci explique pourquoi la famille royale belge manifeste encore aujourd’hui son intérêt pour l’homéopathie. C’est à cette époque aussi que Paul Curie (grand-père de Pierre Curie qui découvrit le radium) eût le privilège d’être appelé à Londres et d’y rester longtemps.
Le Royal London Homeopathic Hospital est fondé par le docteur Quin en octobre 1849, vingt et un an après qu’il eut introduit l’homéopathie en Angleterre.
Les premières confrontations (1849 - 1850)
C’est au milieu du 19ième siècle que les adeptes de l’homéopathie s’opposent à l’Institut Médical représenté par l’Académie Royale Française de médecine, fondée en 1841. Durant les années 1849 et 1850, les antagonistes et les partisans de l’homéopathie ont de nombreuses discussions à propos de l’utilisation de l’homéopathie pour le traitement du choléra. Le Dr Carlier propose de donner du camphre en très petites doses. L’homéopathie est considérée par les non homéopathes comme une élucubration philosophique et les homéopathes comme des charlatans. Le titre d’un article: « l’homéopathie devant la médecine rationnelle » qui paraît longtemps après dans le magazine « L’Art Médical » (1878), est représentatif de l’attitude de la médecine dominante vis-à-vis de l’homéopathie.
Certains allopathes peuvent encore accepter l’administration de petites doses de médicaments, (parce qu’on peut donner par là une chance à la nature!) mais la plupart d’entre eux sont agacés par le caractère dogmatique de la doctrine et le fanatisme des adeptes. Malgré l’intervention des professeurs V. François (Leuven) et L.J.G Seutin (Bruxelles) et des médecins bruxellois Varlez et Dugniolle, la conception homéopathique est rejetée au cours de la séance de clôture de l’Académie, le 27 avril 1850.
Les associations Homeopathiques Belges
Les premiers pas…
En 1810, parait l’« Organon der rationellen Heilkunde nach homöopatische Gesetze» du médecin Hahnemann.
Il faut attendre 1824 pour que la presse belge parle de l’homéopathie, dans deux périodiques médicaux: l’un dans « la Bibliothèque médicale nationale et étrangère » du médecin Bruxellois J. Tallois (1824, 1825, 1827) et l’autre dans la revue « Hygiène » du Dr C.J.B. Cornet (avril 1827). La ‘soudaine’ découverte de l’homéopathie est liée à l’intérêt que l’homéopathie (comme tant d’autres pensées médicales telles que le vitalisme, le physiologisme et le broussianisme) suscite en France et avec la première traduction française de l’Organon par E.G. de Brunnow publiée en 1824 à Dresden.
La révolution belge de 1830 fait naître un désir de liberté qui fera choisir Léopold I comme souverain du pays. Bruxelles accueille des dissidents politiques et des adeptes de diverses tendances philosophiques et scientifiques.
La liberté d’expression et de la presse étant un des principes de base de la constitution belge, les homéopathes du pays vont durant le 19ième siècle se référer à ce principe en exigeant une reconnaissance et une liberté thérapeutique plus grande.
Au début des années 1830, l’intérêt pour le système thérapeutique d’Hahnemann augmente au sein de l’élite du corps médical et de la haute bourgeoisie dans les villes. J.G. van Rotterdam, le premier recteur de l’université de Gand, ses collègues de Louvain: J.M Baudet, V.J. François, P.J. Moor, médecin à Alost, L.J. Variez, médecin du roi Guillaume I à Bruxelles [chef de l’hôpital militaire après 1830 et un des fondateurs et membre de l’Académie Royale de médecine en 1841] et enfin Frankinet, médecin chef de l’hôpital de Bavière à Liège, sont les premiers adeptes de l’homéopathie ou tout au moins ne sont pas opposés à cette doctrine.
L’épidémie de choléra en 1832, est pour les homéopathes, « une bonne occasion » pour mettre en pratique leurs connaissances et leur savoir. Pierre Joseph De Moor (1778-1845), praticien à l’hospice d’Alost expérimente depuis 1829 la nouvelle méthode, aussi bien auprès de ses patients qu’à l’hôpital. Il peut être considéré comme le père de l’homéopathie belge.
A Bruxelles, les malades du choléra sont traités, entre autres, par J-B Carlier et L.J. Variez, qui, dit-on, ont des bons contacts avec des homéopathes en Alsace. A Liège, les médecins L. Malaise (1808-1851) et O. Brixhe (1785-1885) sont les premiers prosélytes d’Hahnemann.
En 1832, sort l’Encyclographie des Sciences Médicales. Ce périodique publie des articles parus dans des magazines français et étrangers. C’est par l’Encyclographie que les articles du premier magazine homéopathique français (Bibliothèque homéopathique de Genève) arrivent en Belgique.
C’est, en 1835, que le Dr Jahr fonde à Liège la première Association Belge pour l’Homéopathie qui a pour but ‘de contribuer, par ses travaux scientifiques aux progrès de l’homéopathie, à sa propagation et à sa vulgarisation’. Cette association est constituée de 10 homéopathes représentant 7 villes, son existence est de courte durée malheureusement. Un des membres, le Bruxellois J-F. Dugniolle (1808-1892) rompt une lance pour l’homéopathie au premier congrès médical belge. En 1837, 15 homéopathes se rencontrent pour discuter; C-L. de Meester (1800-1855) publie « Quelques considérations sur la médecine homéopathique » dans les annales de la «Société Médicale» de Gand, tandis que Louis Malaise crée sa ‘Clinique homéopathique à l’usage des médecins et des gens du monde’.
J.B. Carlier (1797 – 1873) et L.J Varlez (1792 – 1874)
Ils ont apporté l’homéopathie à Bruxelles.
Le Cercle médical homéopathique des Flandres (1872-1920)
Dans le courant de l’année 1871, au retour en chemin de fer de quelques médecins des Flandres, après une leçon à la polyclinique de Jahr, rue de Laeken, à Bruxelles, sur la proposition du docteur De Keghel, on décide de fonder à Gand une Société de Médecine Homéopathique où, à l’instar de la Société de Médecine Allopathique, les médecins homéopathes des deux Flandres se rencontreraient, se communiqueraient leurs cas intéressants et par des conseils réciproques, s’instruiraient mutuellement.
Les docteurs Van Ootegem, Prosper Schepens, Lados et De Keghel prennent part à cette décision. Chacun d’eux se chargea de prévenir l’un ou l’autre confrère de Gand et des autres localités des deux Flandres de la date convenue pour un première réunion pour la constitution de la nouvelle Société. Les docteurs Dumont, Stockman, Van den Neucker, De Moor, Van Ootegem, P. Schepens, Lados, Van Peene et de Keghel sont présents à cette réunion.
Tous expriment leur étonnement et leur regret de l’absence du Docteur Gustave Van den Berghe, l’homéopathe le plus en vue à Gand.. Le docteur Van Peene s’était chargé de le prévenir, mais l’avait oublié. Le docteur De Keghel se charge de réparer cet oubli mais, en dépit de son insistance, le Docteur Van den Berghe refuse son concours.
La nouvelle société est constituée sous le nom de ‘Cercle Médical Homéopathique des Flandres’. Le docteur Dumont est nommé président et le docteur De Keghel, secrétaire.
Un projet de règlement, élaboré par le secrétaire, est adopté. Il comprend les dispositions suivantes :
Les réunions sont trimestrielles, le cercle comprend :
- des membres effectifs
- des membres correspondants
- des membres honoraires
Le titre de membre effectif peut être accordé à tout membre correspondant qui se sera distingué par sa coopération aux travaux du cercle et par son assiduité aux séances.
Le titre de membre honoraire est réservé à toute personne, en dehors du corps médical, qui se sera distinguée par son dévouement à l’homéopathie.
De nouvelles recrues viennent, tant des Flandres que d’autres localités du pays; citons les Drs. Loosvelt de Tielt, Bogaerts de Thielrode, De Cooman d’Oosterzele, Elewaut de Haasdonck, Van den Stappele de Thermonde, Soenens et Victor Wullaert de Courtai, Amand de Gavere, Dobbelaere de Bruges, Dugniolle, Martiny, Gaillaird, Gaudy, Seutin, Huyvenaer, De Mulder, Chevalier, Fauconnier, Haemelrath, Mersch et Nyssens de Bruxelles, Lambreghts, Schmitz et Van den Heuvel d’Anvers, Bernard et Criquelion de Mons, Samuel Van den Berghe de Gand ; les médecins vétérinaires Mans de Bruxelles, les pharmaciens Seutin et Van Berkekaere de Bruxelles et Dwelshauvers de Gand.
Les comptes-rendus des séances sont publiés dans la Revue Belge d’Homéopathie.
Après la mort du Dr Dumont, le Dr Stockman fut nommé président. En 1874, au mois d’avril, un banquet est organisé à Gand à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Hahnemann. Il est honoré de la présence du Dr Jahr. Ce dernier est nommé président d’honneur du cercle. Du speech de remerciements du Dr Jahr, retenons ces quelques paroles de Hahnemann prononcées par ce dernier à un banquet auquel assistait Jahr :
« Ce n’est pas l’admiration que je demande à la postérité, je demande seulement son amour. »
Parmi les travaux présentés à cette séance mentionnons les suivants : « guérison d’un cas de méningite » par le Dr Loosevelt et « guérison d’un cas de goitre par Iodium » du Dr P. Schepens.
Après la mort du Dr Stockman, en mars 1878, le Dr Dobbelaere remplit les fonctions de président. L’histoire du cercle médical homéopathique des Flandres se retrouve par la suite dans les comptes-rendus publiés par la Revue Homéopathique Belge.
Des neufs médecins présents à la première séance, seul le Dr Lados, fils du professeur du même nom, ne vient plus au cercle. Un autre médecin, le Dr Van Peene, après avoir, pendant trois ans, pris une part active aux travaux du cercle et s’y être distingué par des communications très intéressantes dans la Revue Homéopathique, renonce subitement à la pratique de l’homéopathie, le jour du décès du Dr Nobele, médecin de la prison d’Etat. Cette place de médecin de la prison était briguée par le Dr Van Peene. Grâce à des appuis puissants au ministère, il l’obtient moyennant toutefois la renonciation à l’homéopathie. Ses convictions antérieures devaient sembler être inébranlables.
Interpellé un jour sur le point de savoir s’il ne se rendait pas à une réunion importante : « L’homéopathie, répliqua-t-il, je ne connais pas cela ». Cette renonciation trouve peut-être aussi sa raison dans le fait que le Dr Van Peene se pose comme concurrent du Dr Gustave Van de Berghe dont les connaissances en matière médicale et l’expérience pratique en homéopathie sont de loin supérieures. De semblables renonciations sont excessivement rares ; aussi importe-t-il d’en consigner les mobiles.
En 1878, dans le numéro d’avril, la Revue d’Homéopathie Belge publie un hommage à la mémoire du Dr Stockman.. La même année a lieu une discussion mémorable sur le traitement de la pneumonie à laquelle participent les Drs Jousset de Paris, Kafka de Prague, Goulon de Weimar et le Dr De Keghel.
En juillet 1879, le cercle se trouve confronté à deux projets de pétition au ministère en faveur de l’enseignement de l’homéopathie dans les universités de l’Etat, l’une émanant de la Société Belge d’Homéopathie (groupe Gaillard), l’autre de l’Association Centrale des Homéopathes Belges (groupe Martiny). A l’unanimité des membres, le cercle soutient les Drs Martiny, Benard et Seutin, et décident de l’arrêt de la publication des comptes-rendus des séances du cercle dans la revue. Le Dr Van den Neucker, propose une réunion plénière de tous les homéopathes à Bruxelles. Cette proposition est rejetée par l’Association Centrale des Homéopathes Belges.
De 1878 à 1880, les procès-verbaux du Cercle Médical Homéopathiques des Flandres sont publiés dans le journal « L’Homéopathie militante ». En février 1880 une protestation est adressée au président de la Fédération Médicale Belge contre les termes utilisés dans le rapport du Dr Thomas, termes blessants pour les homéopathes.
Par suite de l’arrêt de la publication de l’Homéopathie Militante, les procès-verbaux des séances du cercle ne sont plus publiés jusqu’à l’apparition du journal «L’Union Homéopathique» du Dr Schmitz, en 1886.
En 1882 lors du banquet commémoratif de la naissance de Hahnemann, le Dr Gustave Van de Berghe fut nommé membre du cercle.
En janvier 1883 a lieu une discussion sur le traitement isopathique à propos de la relation d’un cas du Dr Soenens, une tumeur cancéreuse guérie par une deuxième dilution centésimale de jus cancéreux pris sur la tumeur même du malade.
En 1885 un banquet est offert au Dr De Moor à l’occasion de son cinquantième anniversaire en tant que médecin.
En 1887 le Dr Dobbelaere fut nommé président d’honneur et le Dr Gustave Van den Berghe président . Pendant quelque temps, il occupa cette fonction de président, suite à la maladie du Dr Van den Neucker.
En janvier 1888, une pétition est envoyée à la Chambre en vue de dispenser les médecins et les pharmaciens homéopathes de l’obligation de détenir une pharmacie allopathique. La même année, en octobre, on publie le discours funèbre à la mémoire du Dr Dobbelaere.
En janvier 1889 le Dr De Moor est élu président d’honneur.
L’arrêt de la publication de «l’Union Homéopathique» en 1892 provoque une nouvelle interruption dans la publication des travaux du Cercle jusqu’en 1894, année de l’apparition du «Journal Belge d’Homéopathie» qui reste l’organe du Cercle et où désormais se trouvent consignés ses travaux.
Le docteur De Keghel reste le secrétaire du Cercle Médical Homéopathique des Flandres jusqu’en 1897. Il est appelé à la présidence qu’il occupe jusqu’en 1903. Malgré des demandes pressantes, le Dr De Keghel quitte sa place et le docteur Prosper Schepens préside la Société jusqu’à sa mort, fin 1908.
En 1909 l’unanimité des suffrages appelle à la présidence du cercle le docteur Joseph De Cooman de Bruges. Le prosélytisme était la caractéristique de sa personnalité ; il fut un président modèle dont le souvenir reste vivace. Grâce à son éloquence persuasive, il s’acquitte de ses fonctions présidentielles avec brio, en toutes circonstances!
On se souvient de la magistrale manière dont il préside le cinquantième anniversaire du diplôme du Dr Keghel en 1911, président d’honneur à cette époque !
Lors de la session du Conseil Homéopathique International, à Gand en août 1913, l’espoir, formulé par les confrères étrangers, de garder encore longtemps à leur tête une personnalité aussi distinguée, qui sait joindre si agréablement , le tact à l’énergie, le charme de la parole à la profondeur des vues, sera déçu.
Homme de cœur et patriote ardent, le Dr De Cooman ne peut supporter les infortunes successives qui se sont déchaînées sur notre patrie en 1914. Il meurt d’hémorragie cérébrale en décembre de la même année.
Une des séances les plus remarquables du Cercle Médical Homéopathique des Flandres est celle du 14 juin 1914. On y traite des colloïdes; grâce à l’ultramicroscope, il semble possible d’y voir la preuve de la présence matérielle de la substance active dans les dilutions.
Une douzaine de médecins allopathes honorent cette séance de leur présence et ne cachent pas l’intérêt qu’ils prennent à la conférence et ne ménagent pas les remerciements d’y avoir été conviés. Les homéopathes n’imaginent pas que cette remarquable séance, suivie de la chaleureuse réception faite aux conférenciers M. Lancien et Baudry et à son promoteur l’amiral Nelson de Vasconcellos e Almeida aurait de si tristes lendemains et qu’ils auraient à suspendre leurs travaux pendant plus de cinq ans.
Après la guerre, en janvier 1920, les adeptes de Hahnemann assistent à la transformation du ‘cercle’ en Société Belge d’Homéopathie.
L’Association Homéopathique Belge (1926-1976)
Le 15 mars 1927, le notaire Olivier Putzeys, frère du docteur homéopathe Sylvère Putzeys meurt; il lègue à l’Université de Bruxelles par testament olographe du 14 janvier 1924, la nue propriété d’une partie de ses biens, l’usufruit de ces mêmes biens revenant à Marie Dekleermaeker de Forest. Les revenus du legs doivent être consacrés à la création d’une chaire d’homéopathie. Si l’université de Bruxelles ne peut accepter le legs, celui-ci doit revenir au Bureau de Bienfaisance de Forest et servir au financement d’un dispensaire homéopathique, tenu par un médecin homéopathe, pour les malades qui désirent ce traitement.
L’université de Bruxelles refuse le legs le 7 septembre 1927 et la commune de Forest l’accepte le 11 juin 1928.
L’usufruitière étant décédée à Ixelles, le 5 octobre 1942, la commune de Forest doit donc respecter les clauses du testament ; dans sa lettre du 3 mai 1946, le président de la Commission d’Assistance Publique de Forest s’adresse aux médecins homéopathes et signe avec l’Association une convention résiliable chaque année par chacune des parties. Pour rémunérer les médecins, la Commission d’Assistance publique verse les revenus du legs à l’Association ; les docteurs G. et Mme Hodiamont, les docteurs Schepens et Henry qui assurent les consultations bénévolement, cédant leurs honoraires à l’A.S.B.L. Ils méritent la reconnaissance de tous leurs confrères .
De 1946 à 1959, le docteur Henry fut remplacé par le docteur Dumenil et en 1958, le docteur E.Schepens est remplacé par le docteur Dewee.
Le 1er juillet 1959, la Commission d’Assistance de Forest résilie la convention. Les médecins assurant à ce moment les consultations ne faisant pas partie de notre Association, elle remercie les médecins pour le dévouement qu’ils ont toujours manifesté dans l’exercice de l’art de guérir.
C’est le droit le plus strict de la commune de Forest d’agir de la sorte ; le dispensaire néanmoins a disparu depuis longtemps. Qu’est devenu le legs du notaire Putzeys ? Les désirs du testateur – chaire d’homéopathie et traitement homéopathique dans un institut officiel – n’ont jamais été réalisés.
Un fait analogue s’est reproduit quelques années plus tard.
En 1946, le Moniteur Belge nous apprend que Mme L. Bricoult, veuve de J. Devos, décédée le 14 mars 1945, lègue par testament du 16 octobre 1943 des immeubles et des valeurs mobilières à l’Université de Bruxelles ; ce legs doit être affecté à promouvoir les études médicales et principalement celles de la médecine homéopathique. Cette fois, l’Université accepte le legs mais estimera sans doute qu’il n’y a pas lieu de s’intéresser à cette méthode : n’eût-il pas été pas plus honnête d’affecter ce legs aux recherches infinitésimales des professeurs Claude et de Duve qui furent obligés de se muter en mendiant pour poursuivre leurs travaux !
Mme Devos-Bricoult lègue également à la Commission d’Assistance Publique de la commune de Woluwé-St.-Lambert deux maisons, un terrain adjacent et une somme de deux millions de francs pour ériger un dispensaire qui porterait le nom de ‘Fondation Devos-Bricoult’ ; on doit y traiter, par la méthode homéopathique, les malades qui le désirent, en souvenir de son mari qui en était un adepte fervent.
Dès le 13 avril 1947 on est intervenu auprès de la Commission d’Assistance Publique ; dans sa réponse du 29 avril 1947, celle-ci fait savoir que la question est à l’étude et qu’aucune décision n’a été prise ; par sa lettre du 28 janvier 1953, elle informe que le dispensaire sera incorporé dans le complexe de la maison de Retraite que la commune va ériger ; la question d’y introduire l’homéopathie n’a pas encore été décidée.
Le 6 février 1956, la commission informe « qu’en accord avec le légataire universel il a été décidé d’affecter les fonds provenant du legs au service médical de la maison de Retraite actuellement en voie d’achèvement. » Il n’y est même plus question d’Homéopathie et la testatrice n’a pas son dispensaire. Quelle malhonnêteté de la part d’une commune qui a reçu de la testatrice un parc, des immeubles et des biens mobiliers ! De plus, le testament ne signale pas de légataire universel. Le Bourgmestre M. Fallon réplique que le legs n’est pas suffisant pour créer un dispensaire.
Il appartient à l’Etat de poursuivre la révocation éventuelle du legs. Il faudrait donc faire intervenir les Ministères de la Justice, de l’Intérieur, de la Santé publique et de la Famille pour que ceux-ci invitent la C.A.P.S. de Woluwé à respecter formellement les conditions du legs et l’avertissent que, L’Etat saisira la justice, du chef d’inexécutions des conditions, comme le dit, Maître Haine, dans sa lettre du 19 février 1953.
Dès 1926 les médecins homéopathes de l’époque qui avaient eu connaissance de l’existence du testament du notaire Putzeys décident de créer une association sans but lucratif selon la loi récente du 27 juin 1921. La séance du 25 juillet 1926 de la Société Belge d’Homéopathie est suivie d’un lunch offert par le président et Madame Schmitz, en leur résidence d’Anvers. Au cours de cette journée, Maître R. de Gottal passe l’acte de constitution d’une nouvelle A.S.B.L. qui se dénommera: « Association pour l’étude et la diffusion du système de thérapeutique homéopathique »
Les 17 membres de la Société Belge d’Homéopathie sont présents ou ont donné procuration ; ils auraient donc pu donner des statuts juridiques à la nouvelle ASBL; ils ont préféré constituer une nouvelle Association, qui ne s’occuperait que d’affaires strictement juridiques ou financières. Il y a une autre raison : il n’est pas spécifié que les membres effectifs doivent être médecins !
Le conseil d’Administration est composé de : Président B. Schmitz ; Secrétaire, S. Van den Berghe ; Trésorier F.Mersch ; Conseillers ; Isaac, Lambreghts et F. Van de Berghe. Les statuts sont publiés aux annexes du Moniteur Belge.
En 1929, le docteur Schepens succède en tant que trésorier au docteur Mersch, démissionnaire ; dans le courant de l’année de 1939, le docteur Schmitz décède et la composition du nouveau Conseil d’Administration paraît aux annexes du Moniteur Belge : Président, S. Van den Berghe ; Secrétaire F. Mayeur ; Trésorier, E. Schepens.
La guerre de 1940-45 paralyse alors l’Association pendant 6 ans. En 1946 les activités reprennent et le Conseil est composé comme suit : Van den Berghe, président ; E. Schepens, trésorier ; et G. Schepens, secrétaire ; la nomination de ce dernier n’a jamais fait l’objet d’une publication au Moniteur et son rôle fut d’ailleurs rempli par le trésorier.
A la séance du 27 janvier 1952 le Dr Delestinne est nommé secrétaire. Son premier soucis est de rendre à l’Association sa validité juridique ; en effet l’Association n’a pas fait paraître ses publications au Moniteur et n’a pas transmis régulièrement ses documents au greffe du Tribunal civil et il faut qu’elle soit en règle depuis dix ans pour pouvoir accepter une libéralité . Le docteur Delestinne est soutenu par Maître Pierre Hine, avocat à la cour d’Appel et membre protecteur de l’Association.
La société réorganisée prend en charge toute la réalisation matérielle de la Revue Belge d’Homéopathie en 1949, du Congrès international d’Homéopathie de 1953, de l’Ecole belge d’Homéopathie également en 1953.
A la séance du 25 janvier 1953, il est décidé que les membres effectifs doivent être médecins, pharmaciens ou vétérinaires et payer une cotisation annuelle, les anciens statuts n’ayant prévu aucune cotisation, ni droit d’entrée.
Une modification du statut est décidée à l’assemblée générale du 21 janvier 1955. L’Association s’appellera Association Homéopathique Belge ; son objet, selon les anciens statuts était de faciliter l’étude et la pratique du système de thérapeutique d’Hahnemann ; or, l’homéopathie n’est pas seulement un système, c’est une méthode qui comprend tous les systèmes de guérison ; les membres ne sont pas seulement des homéopathes mais des médecins au même titre que d’autres médecins. Les nouveaux statuts ont donc pour objet de faciliter l’étude et la pratique de la méthode thérapeutique homéopathique.
A la séance du 27 janvier 1957, le docteur Van den Berghe est nommé Président d’honneur et le docteur F. Mayeur, lui succède à la présidence.
Lors de l’assemblée générale du 28 janvier 1968, le docteur G. Clerbaux succède au docteur Mayeur comme président.
Pendant cette période, de 1952 à 1968, une donatrice, madame Pater-Baudrij a fait don à l’Association de plus de 50.000 F ; les membres garderont la mémoire de cette première bienfaitrice ; elle leur a permis d’acheter des livres pour la bibliothèque et de relier d’anciennes collections.
L’Association a toujours pris en charge la réalisation matérielle de la Revue et de l’Ecole et en 1972, la réalisation du grand Congrès mondial d’Homéopathie, citons ici Monsieur J. Segers, membre protecteur , qui fut la cheville ouvrière des deux congrès et le trésorier très actif de la revue.
Mais aucune oeuvre humaine n’est éternelle, l’Association est dissoute. Certains médecins très actifs voient trop grand ; l’Association ne possède pas sa Maison ; en 1964 on a proposé, sans succès, d’acheter un immeuble ; vers 1965, le notaire Swolfs, membre protecteur, offrit des capitaux sans plus de succès. Ce nouveau groupe, sous l’impulsion du dentiste G. Vincent veut rassembler toutes les forces divergentes de l’homéopathie du pays ; ils créent une nouvelle société sans but lucratif, la Fédération Médicale Homoeopathique Belge.
Le docteur L. Mousset obtenait d’un mécène, Monsieur Feron un bel immeuble remis à neuf pour le loyer symbolique annuel de 1F ; devant ces réalisations, ne valait–il pas mieux supprimer l’ancienne association ? Après bien des réticences, les médecins optèrent pour cette idée; lors de l’Assemblée Générale statutaire du 23 janvier 1976, un nouveau Conseil d’Administration est nommé: Président G. Bonnivair; Secrétaire M.Jenaer; Trésorier E. Plisnier. L’Assemblée Générale extraordinaire du 20 mars 1976, décide à l’unanimité des membres présents la dissolution de l’Association Homéopathique Belge. La Fédération devient propriétaire de l’avoir de l’ancienne A.S.B.L à savoir le meuble-bibliothèque avec tous ces livres, le portrait à l’huile de Hahnemann par Jos Damien et les bijoux de Hahnemann: la bague en or au profil du Maître et le camée de Woltreck conservés jusqu’ici par le docteur Schepens.
Les bureaux successifs:
PRESIDENT d’honneur:
- S. Van den Berghe (1975)
PRESIDENTS:
- B. Schmitz (1926 – 1939)
- S. Van den Berghe (1940 – 1956)
- F. Mayeur (1957 – 1967)
- G. Clerbaux (1968 – 1975)
- G. Bonnivair (1976)
SECRETAIRES:
- S. Van den Berghe (1926 – 1939)
- G. Schepens (1940 – 1951)
- E. Delestinne (1952 – 1975)
- M. Jenaer (1976)
TRESORIERS:
- E. Mersch (1926 – 1928)
- E. Schepens (1929 – 1975)
- E. Plisnier (1976)
La Société Royale Belge d’Homéopathie (1920-…)
C’est en 1920, à l’unanimité de ses membres que le « cercle’ a pris la dénomination de « Société Belge ‘Homéopathie « . La société a pour objet le maintien et la diffusion de la doctrine d’Hahnemann , la pratique médicale homéopathique, ainsi que la direction de l’Ecole Belge d’Homéopathie et de la Revue Belge d’Homéopathie.
L’histoire continue…
Lors de la célébration du cinquantenaire de la Société, les Drs François Cartier de Paris et Tessier de Lille offrent de publier les travaux de la Société dans la Revue Homéopathique. Cet qui se fait jusqu’en 1936 ou 1937, date à laquelle paraît le Bulletin de la Société Belge d’Homéopathie qui poursuit la publication.
Fin 1932, la société Médicale ‘Palfynsgild’ à Courtrai manifeste le désir d’organiser une conférence sur l’homéopathie. Elle a lieu le 31 mars 1933. La réception est très cordiale et si les membres n’en ont pas perçu de résultats tangibles, il n’est pas douteux qu’elle a eu son utilité. Les conférences sur l’homéopathie données, en 1942, les Drs. Jules Pasini et René Paturiaux, à la demande du professeur Renaux de Bruxelles, devant la société médico-chirurgicale du Brabant, en sont une preuve supplémentaire.
En 1933, les membres fêtent, au Parc de Tervueren, le soixantième anniversaire de la pratique médicale du Dr Boniface Schmitz, sous la présidence du Dr Mersch.
Après cinq ans de guerre et d’interruption de leurs activités, les séances trimestrielles reprennent en janvier 1946 et se poursuivent encore. La société a été honorée du titre de «royale», par autorisation du Roi, le 15 juillet 1971.
Les bureaux successifs:
PRESIDENTS:
- J. De Cooman (1909 – 1914)
- Boniface Schmitz (1919 – 1929)
- Edmond Mersch (1930 – 1938)
- Samuel Van den Berghe (1939-1957)
- Edouard Schepens (1958-1962)
- Ferdinand Mayeur (1962 – 1967)
- Georges Bonnivair (1968- 1975)
- Maurice Jenaer (1976 – 1978)
- Albert Pladijs (1979- juin 1981)
- Jean Alaerts (1982- 1990)
- Jean-François Vermeire (1991 – 1997)
- Jacques Victor (1998 > )
- Patrick Detand(1998-…)
PRESIDENTS D’HONNEUR
- E. De Keghel (1911 – 1928)
- Boniface Schmitz (1930 – 1939)
- Edmond Mersch (1939-1956)
- Edouard Schepens (1975-1990)
SECRETAIRES
- Samuel Van den Berghe (1897-1935)
- R. Rombouts (1936-1937)
- J. Pasini (1938-1950)
- Gérard Clerbaux (1951 – 1953)
- Charles Baudemprez (1954- 1977)
- Jean Alaerts (1978 – 1981)
- Jean-François Vermeire (1982-1990)
- Patrick Detand (1991 – 1998)
- Jean-ClaudeLeeuwerck ( 1998- … )
La Fédération Médicale Homéopathique Belge (1970-…)
Un jour, dans les années soixante, six praticiens homéopathes belges se trouvent réunis à l’issue d’un Congrès du Cercle Homéopathique Français qui venait de se tenir à Paris.
Chacun d’eux a déjà une expérience assez large, l’un un peu plus, l’autre un peu moins, de la thérapeutique préconisée par Hahnemann et ils décident d’unir leurs efforts pour perfectionner leur formation homéopathique.
Ils vont donc se retrouver tous les jeudis, au domicile de chacun d’eux à tour de rôle, sous la direction plus expérimentée du pédiatre H. Leduc. Il leur est possible aussi de bénéficier des notes complémentaires que le docteur E. Plisnier a recueillies, lors d’un stage chez le docteur Schmidt de Genève.
En outre, à ces deux médecins, se joignent le docteur M. Jenaer, le médecin-vétérinaire L. Mousset, le dentiste G. Vincent et le docteur M. Van Brabander. Celui-ci abandonne rapidement la partie car ses collègues ont décidé de pousser à fond la connaissance du Répertoire KENT, alors que lui, premier lieutenant du docteur Caulier, n’a pas été formé avec cette méthode.
Toujours est-il que pendant de nombreuses années, les cinq amis se retrouvent à peu près tous les jeudis et il est évident que leurs connaissances ne font que s’accroître; à tel point que, le docteur Leduc, professeur à l’Ecole Belge d’Homéopathie, fait admettre successivement ses amis Vincent, Jenaer et puis Mousset et Plisnier dans le corps professoral, et finalement tout le groupe contribue activement à l’enseignement de l’Homéopathie en Belgique.
Il faut dire qu’à cette époque, celui-ci connaît bien de difficultés, surtout depuis que la « Domus medicorum », où se donnaient les cours, est vendue et que l’Ecole doit élire domicile à la Maison des Médecins Spécialistes, Avenue de la Couronne à Ixelles. C’est à ce moment-là, que le docteur Mayeur, le président d’alors et l’un des piliers les plus dévoués de l’Ecole, décide de mettre fin à ses activités bruxelloises pour se consacrer uniquement à l’enseignement de la médecine homéopathique dans sa bonne ville de Charleroi, en collaboration avec les docteurs Cassette, Wery, Mouffe, Philippe, Brux etc… Il choisit donc pour lui succéder à Bruxelles, le docteur M. Jenaer qui accepte cette lourde tâche à condition qu’on lui permette de s’adjoindre le docteur Plisnier pour assumer cette responsabilité. Tout semble pourtant aller à vau-l’eau à l’Ecole Belge d’Homéopathie, malgré les efforts de certains enseignants, car d’autres préparent à peine leurs cours d’où les auditoires se vident.
Devant le climat d’indifférence qui semble aller croissant et vraiment préoccupé du fait que l’enseignement de l’homéopathie dans notre petit pays était si dispersé, le dentiste Vincent propose de regrouper les différentes tendances sous un même chapiteau. Il se met donc à réfléchir et un jour, étant en vacances, il communique à ses quatre amis un projet, qu’il considère comme utopique mais tellement souhaitable ! Créer une Fédération qui aurait une appellation à étiquette médicale et qui réunirait tous les praticiens du pays, quelle que soit l’Ecole à laquelle ils appartiennent (Caulier, Hodiamont, Ecole Belge etc.). A eux cinq, ils pourraient constituer le noyau d’un comité d’Action qui, sous la présidence du docteur Leduc, mettrait tout en œuvre pour revaloriser l’enseignement et favoriser la propagation de l’Homéopathie, tout en laissant à chacun une certaine liberté d’agir. « On pourrait commencer par adresser une lettre circulaire aux confrères chevronnés, afin de se rendre compte de leur opinion à propos d’une telle initiative », ajoutait encore G. Vincent dans la missive qu’il adressait à ses amis. Et quelle ne fut pas sa surprise à sa rentrée de congé de constater, que tous étaient disposés à participer à son projet.
Aussitôt, ils se mettent à l’ouvrage pour rédiger et expédier la lettre ouverte aux confrères. Celle-ci connait un succès qui dépasse toute espérance, ainsi naît la Fédération Médicale Homéopathique Belge (le 23 avril 1970) !
Il y a bien quelques réticences au sein de l’Association Homéopathique Belge où l’un ou l’autre ancien se fait tirer l’oreille, mais la plupart sont partisans du renouveau, à tel point qu’ils encouragent nos cinq amis à poursuivre l’exécution de leur projet. Comme on l’a signalé plus haut, la principale activité de la Fédération est l’enseignement, outre l’essai de ralliement de toutes les tendances homéopathiques en Belgique. L’Ecole Belge d’Homéopathie, rebaptisée l’Ecole Belge de médecine Homéopathique élit domicile, à cette époque, au 344 de l’avenue Louise pour l’année académique 1969-70. Sous l’impulsion du groupe des cinq, le Pentagone, comme ils s’appellent complaisamment et ce, sans la moindre prétention, l’Ecole commence à connaître un regain d’activité.
Mais c’est ici que se situe un des événements les plus heureux, pour ne pas dire le plus heureux de l’histoire de l’Homéopathie en Belgique.
Grâce au docteur L. Mousset, ils bénéficient de la générosité de monsieur Feron, grand fervent de la thérapeutique chère à Hahnemann, qui a la grande générosité de remettre complètement à neuf une de ses maisons, de l’équiper de façon pratique et de l’offrir ensuite à la Fédération Médicale Homéopathique Belge, en se contentant du loyer annuel symbolique de un franc.
Enfin, un des principaux buts que s’étaient fixés des médecins homéopathes belges est atteint: il y a quelque part un ‘chez nous’, ou plus exactement au 49, square Ambiorix, 1040 Bruxelles, une maison de l’Homéopathie.
Le bail est signé par notre ami L. Mousset, au nom de la Fédération, le 1 septembre 1970 et l’inauguration a lieu le 2 octobre 1970. Le discours de circonstance est prononcé par le président, le docteur Leduc, en présence du Comte et de la Comtesse van der Straeten (fille du généreux mécène), de quelques hautes personnalités du pays et de très nombreux praticiens.
Il est bien évident que, devant un tel résultat, les dernières réticences tombent d’elles-mêmes, l’Association ayant accepté de faire une avance d’argent à la jeune Fédération, afin de l’aider dans ses frais d’aménagement. Les laboratoires ainsi que les principales pharmacies homéopathiques apportent une aide appréciable.
Le docteur Hodiamont, qui a beaucoup payé de sa personne pour l’expansion et l’enseignement de l’Homéopathie, déclare être de tout cœur avec la jeune Fédération et offre même quelques livres pour la bibliothèque; elle aussi, a été transférée dans les nouveaux locaux. Mais Hodiamont a décidé d’arrêter son activité d’enseignant, pour des raisons de santé.
Le docteur Ed. Schepens, également un des tout grands patrons de l’enseignement de la thérapeutique, nonobstant une très légère réticence au début, reste attaché à l’Ecole et continue à donner ses cours, malgré les soucis que lui cause l’organisation du Congrès de la Ligue Internationale, qui a lieu en 1972 et qui connaît, faut-il le rappeler, un très grand succès.
Il reste malheureusement une ombre au tableau, une seule d’ailleurs. On aura deviné qu’il s’agit du docteur Caulier, médecin homéopathe favorablement connu depuis des années et excellent enseignant sur le plan pratique. Tout en approuvant le principe de la création de la Fédération dont il s’est même fait membre, il n’a jamais accepté de transférer le siège de son école vers la Maison de l’Homéopathie, dont les portes lui étaient pourtant largement ouvertes.
L’Ecole de Charleroi, elle, est acquise dès le départ, plusieurs de ses professeurs: les docteurs Mayeur, Philippe, Mouffe, Wery ayant été nommés directement membres effectifs de la Fédération et étant toujours professeurs à l’Ecole Belge de Médecine Homéopathique à Bruxelles.
Pour en revenir à la Fédération, il faut ajouter qu’elle connaît rapidement un très vif succès, comptant dès ses débuts septante membres, nombre jamais atteint par aucune société homéopathique en Belgique et qui s’élève à plus de cent cinquante à présent.
En juillet 1971, l’homéopathie a la douleur de perdre un des meilleurs professeurs de l’Ecole Belge d’Homéopathie, le docteur Robert Brunet, également président de « l’Union Professionnelle des Médecins Belges pratiquant l’Homéopathie ». Elle était chargée de défendre juridiquement les intérêts de ses membres: cet organisme n’a jamais eu l’occasion d’intervenir.
Le docteur M. Jenaer est élu à l’unanimité, le 23 janvier 1972, pour succéder à son confrère. Mais le 18 mars 1973, il propose, en séance extraordinaire, la dissolution de ladite Union Professionnelle, dont les prérogatives et les obligations sont reprises par la Fédération, qui les a déjà en charge depuis le 24 février 1972.
Le Comité Exécutif de la Fédération s’était assuré de la collaboration du docteur Charles Baudemprez, qui épaula immédiatement le Comité d’action, tandis que le docteur Fernand Champagne, qui a accepté une charge de commissaire, se voit hélas, obligé de se démettre, à cause de l’éloignement de son logement ; il est remplacé par le dentiste André Van den Borre, qui rend les plus grands services.
Dès le début de 1972, le docteur Delestinne, qui a déjà assisté à nombre de séances préliminaires et qui a pour ainsi dire, tenu la Fédération sur les fonts baptismaux, est admis comme membre effectif. Les docteurs Mayeur, Mouffe, Wery, Giroul, Philippe et le dentiste Van den Borre le rejoignent, toujours en 72, et le docteur Daniel Bucken en 1973.
André Van den Borre accepte de faire partie du Comité d’Action, afin de l’aider dans sa lourde tâche administrative. Il s’occupe aussitôt de la mise en ordre de la bibliothèque et surtout de l’édition des cours, travail de titan dont il s’acquitte à la grande satisfaction de tous.
Quant à l’Ecole Belge de Médecine Homéopathique, elle connaît un essor toujours croissant, tant et si bien, qu’au cours de l’année 1973 et à nouveau en 1975, il faut installer des haut-parleurs et augmenter le nombre de tables et sièges !
Il est à souligner que jamais auparavant, l’enseignement de l’Homéopathie n’a connu un tel engouement dans notre pays.
A l’issue des années académiques de 1973 à 1976, les cours sont polycopiés, reliés et vendus grâce à l’aide financière des principaux laboratoires ainsi qu’au dévouement du collaborateur A. Van den Borre.
En juin 1974, la Fédération perd un membre effectif: le docteur J. Mouffe. C’est le docteur Ch. Schepens qui prend sa place au sein de la Fédération.
Lors de l’assemblée statutaire du 24 janvier 1975, l’Association décide sa propre dissolution, ses derniers membres acceptent de faire partie de la Fédération, en qualité de membres effectifs: il faut dire que, pour bon nombre d’entre eux, c’était chose faite. La liquidation définitive a lieu début 1976.
Une autre chose est encore à signaler: depuis de nombreux mois déjà, le Comité d’Action a décidé d’élever au titre de membres d’honneur de la Fédération, les éminents praticiens dont les noms suivent:
- Le docteur Caulier, ancien professeur à l’Ecole Belge d’Homéopathie, directeur de l’Ecole qui porte son nom.
- Le docteur Hodiamont, ancien professeur à ‘Ecole Belge d’Homéopathie, ancien directeur de l’Ecole qui portait son nom.
- Le docteur Mayeur, ancien président, ancien professeur et directeur de l’Ecole Belge d’Homéopathie, directeur de l’Ecole de Charleroi.
- Le docteur Duverdyn, vétérinaire, ancien professeur à l’Ecole Belge d’Homéopathie.
- Le pharmacien Schammelhout, ancien professeur à l’Ecole Belge.
- Ainsi que Monsieur Segers, administrateur de la Revue, qui a beaucoup payé de sa personne pour la cause de l’Homéopathie en Belgique.
Le docteur Ed. Schepens, ancien président, professeur- fondateur de l’Ecole Belge d’Homéopathie, a préféré rester sur la brèche et a refusé l’éméritat. Mais en égard aux éminents services rendus à la cause de l’Homéopathie en Belgique, le Comité exécutif a tenu à le nommer président d’honneur à vie de la Société Belge d’Homéopathie.
Comme on peut le constater, la Fédération possède à présent les prérogatives de l’Union Professionnelle, celles de l’Association, la direction de l’Ecole Belge d’Homéopathie, présidée par le docteur Jenaer, ainsi que celle de la Revue dont le docteur Delestinne et Monsieur Segers s’occupent toujours activement en collaboration étroite avec le dentiste Van den Borre.
Le bureau de la Fédération est composé, après la démission de son président fondateur H. Leduc:
- Président: Dr. M. Jenaer
- Secrétaire: Dr CH. Baudemprez
- Secrétaire-adjoint: Dr J. Alaerts
- Trésorier: Dr E Plisnier
- Trésorier-adjoint: Dr PH. Louis
- Responsable de la diffusion de l’Homéopathie: Dr Ed. Delestinne
- Responsable de la section dentaire: Dte. G. Vincent
- Responsable de la section vétérinaire: Dr L. Mousset
- Commissaire: Dte. A. Van den Borre
- Responsables des cours: Drs Jenaer et Plisnier.
On cite les praticiens membres effectifs:
- Dr Mayeur aussi membre d’honneur.
- Dr E. Schepens aussi président d’honneur à vie de la Société Belge d’homéopathie.
- Dr H. Leduc, ex-président et un des principaux animateurs de ‘Ecole.
- Les docteurs Wery, Giroul, Philippe, Bucken, auxquels viennent se joindre les docteurs Ch. Schepens d’abord et ensuite les docteurs Clerbaux, Marc Lefevre, Horé, Bonnivair, Imberechts, Decoux et Pasini en 1974-1975.
En 1976, la liste se complète grâce aux médecins: cités dans l’ordre alphabétique: Alaerts, Delaunoy, Germain, Jacques, Louis, Pladys, Pollet, Van Brabander, Van der Gucht.
Depuis 1995, le bureau de la Fédération est le suivant:
- Président: Dr Bernard Marichal, suite au désistement du Dr Jenaer
- Secrétaire: Dr Jean Alaerts
- Trésorier: Dr Emile Plisnier
- Commissaire aux comptes: Dr Paul Vandenbroucke
- Responsable de la section dentaire: le dentiste Georges Vincent
Il faut, en effet, signaler avec beaucoup de regret les décès, au fil du temps, des Drs Baudemprez, Delestinne et Mousset ainsi que du président d’Honneur le docteur Edouard Schepens.
Unio Homoeopathica Belgica – UNIO
L’historique d’UNIO
Tout a commencé, en 1985, par une réunion de toutes les forces vives de l’homéopathie belge à la Maison de l’homéopathie, chaussée de Wavre à Bruxelles.
Le Dr Maurice Jenaer a demandé à son élève, le Dr Michel Van Wassenhoven, de rassembler tout le monde afin de faire un bilan de l’Action de la Fédération et de voir comment faire face aux agressions de plus en plus nombreuses des autorités ordinales vis-à-vis des médecins qui pratiquent l’homéopathie. Cette agressivité découle du succès de plus en plus marqué de l’homéopathie auprès du public. De cette réunion est sortie l’idée de proposer un référendum général auprès de tous les médecins afin de voir si la création d’une union professionnelle avec personnalité juridique (donc capable de mieux défendre ses membres et l’homéopathie) ne serait pas acceptable. Le résultat de ce référendum est sans équivoque et maître Jacques Léo Hirsch s’attelle à la rédaction des statuts de cette « UNIO HOMOEOPATHICA BELGICA ». Ce n’est qu’en 1988 que le conseil d’Etat les entérine; ces statuts garantissent la parité linguistique au sein de ses dirigeants et la représentation de toutes les régions et des médecins, vétérinaires et dentistes homéopathes.
Compte-rendu de la réunion fondatrice statuaire d’UNIO 29 mars 1986.
Cette réunion est ouverte par le Dr Michel Van Wassenhoven qui met surtout l’accent sur la défense de tous les homéopathes et de l’homéopathie dans son ensemble. L’homéopathie a pour but de guérir ‘tout le malade’ et pas seulement de faire disparaître quelques symptômes. Historiquement, il s’est avéré que les homéopathes se sont divisés selon des tendances liées à des situations géographiques, de personnes et aussi à cause d’un manque de contacts entre eux. Le but de l’UNIO est de former un front national pour la défense de tous les homéopathes qui ont à cœur de ‘guérir’ leurs malades et utilisent pour cela la loi des semblables. Après cette introduction, les statuts sont votés, paragraphe par paragraphe, article par article, en tenant compte des amendements introduits par les participants.
Après deux heures de délibérations, les statuts sont acceptés et signés par l’Assemblée Générale Fondatrice qui compte 46 participants.
Cette assemblée a élu un comité directeur temporaire (1 an) pour faire démarrer Unio Homoeopathica Belgica.
Huit membres sont élus au vote direct:
- Dr DETAND Patrick (6 voix) Généraliste – Vlaams Brabant
- Dr IMBERECHTS Jacques (5 voix) idem
- Dr LALOY Jean-Louis (7 voix) Pédiatre – Brabant
- Dr LEFEVRE Jean-Marc (4 voix) Généraliste – Brabant
- Dr LIBOTTE René (9 voix) Généraliste – Liège
- Dr VAN WASSENHOVEN Michel (7 voix) Généraliste – Brabant
- Dr VERHELST Roland (5 voix) Psychiatre – Antwerpen
- Dr LSD Wijnants Paul (2 voix) Dentiste – Antwerpen
Ce comité directeur a coopté 2 membres supplémentaires de façon à assurer la représentation en son sein d’au moins 1 médecin, 1 dentiste et 1 vétérinaire de toutes les régions du pays et de rétablir la parité linguistique comme prévu dans les statuts. Ce sont:
- Dr Faingnaert Yves Généraliste – Oost-Vlaanderen
- Dr Dehasse Joël Vétérinaire Brabant
Le vote de l’assemblée du Comité de Direction a désigné pour traiter les affaires courantes:
- Président: Dr Michel Van Wassenhoven
- Secrétaire: Dr Patrick Detand
- Trésorier: Dr René Libotte
Durant ses premières années, l’Union Professionnelle bénéficie d’un financement par la Fédération. Il a cependant fallu plusieurs années de fonctionnement pour que l’Union Professionnelle devienne autonome au point de vue financier. La Fédération conserve la charge de la gestion de la maison de l’homéopathie. Les réalisations d’Unio Homoeopathica Belgica se sont succédées à un rythme effréné sous la présidence du Dr Michel Van Wassenhoven, le poste de secrétaire étant assumé par la suite par le dentiste Luc Uyttenhove et le poste de trésorier par le Dr Yves Faingnaert.
Vous trouverez des informations plus récentes sur l’unio à la page A PROPOS
Les Amis de l’homéopathie
La première association de sympathisants créée en Belgique se nomme «les Amis de l’homéopathie». Cette association, conçue en 1972, a pour but d’informer ses membres et un large public sur la discipline homéopathique et de témoigner de sa valeur.
Dans leurs statuts, on peut également lire qu’ils espèrent contribuer à la défense de la médecine homéopathique auprès du pouvoir public. Ils organisent aussi des conférences dont les sujets tournent autour de l’homéopathie. Ils aident aussi à la création et au fonctionnement d’un centre de consultation homéopathique.
Les activités de cette association sont, à ce jour, analogues à celles stipulées dans les statuts.
Présidents:
- Lucien Lelarge (1972-1976)
- Jacques Hirsch (1977-1998)
« Premiers vice-présidents »
- Marie-Josée Schmitz (1972-1974)
- Claudine Lemaire (1975-1998)
« Deuxièmes vice-présidents »
- André Schotte (1972-1976)
- De Give (1977-1989) Monsieur De Give n’a pas été remplacé.
Secrétaires:
- Annie De Backer (1972-1983)
- Claudine Lemaire (1984-1998)
Trésorier
- Georges Schmitz (1972-1998)
L'enseignement de L'Homeopathie au vingtième siècle
La recherche sur l’organisation de l’enseignement est assez complexe. L’information retrouvée dans les feuilles de contact et les périodiques n’est probablement pas complète. Il y a de fortes chances que, durant ces 80 dernières années, il y ait eu beaucoup d’initiatives privées.
Durant la période de 1914 à 1953, les homéopathes sont formés grace à ces initiatives privées. On retrouve quelques mentions d’homéopathes qui, par la qualité de leur enseignement, ont marqué l’homéopathie belge. Les trois enseignants les plus renommés sont les docteurs Georges Hodiamont, Etienne Caulier et Edouard Schepens. A cause du grand succès de ces leçons, ils ont demandé l’aide de collègues. Les docteurs Hodiamont et Caulier ont créé des écoles qui portaient leur nom.
Une première tentative de centralisation naît dans les années 50. En 1952, les docteurs Caulier, Paturiaux, Delestinne et Schepens ont l’idée de mettre sur pied une école belge d’homéopathie. Chaque année, il y a de plus en plus de médecins qui veulent des informations sur la doctrine homéopathique et suivre une formation. Pour répondre à la demande, « l’Ecole belge d’homéopathie » a été créée comme suivi pédagogique de la Société Belge d’Homéopathie. En 1953, le premier cycle d’une durée de trois ans est organisé. Les initiatives privées se poursuivent en parallèle.
A la fin des années 60 « l’Ecole » perd de son élan malgré les efforts de plusieurs enseignants. La « Domus Medicorum » où sont organisés les cours, est vendue et les homéopathes sont obligés de chercher un autre endroit. Au même moment le docteur Mayeur, directeur de « l’Ecole » interrompt ses activités à Bruxelles pour se consacrer à « l’Ecole mosane d’Homoeopathie » à Charleroi. Il a créé cette école en collaboration avec les médecins Mouffe, Cassette, Wéry et Brux, ces derniers sont restés actifs à Bruxelles.
Tous ces problèmes inquiètent le monde homéopathique belge et sont à la base de la fondation de la Fédération Belge de l’homéopathie en 1970. Cette association met tout en œuvre pour centraliser, dans la maison de l’Homéopathie, les activités d’enseignement de l’« Ecole Belge d’Homéopathie » (qui change de nom et devient «Ecole belge de médecine homoeopathique »). Le docteur Hodiamont, à la tête d’une école privée depuis des années donne son appui à la Fédération. Pour des raisons de santé il arrête ses activités d’enseignant. Le docteur Caulier, pourtant favorable à l’idée de la Fédération, refuse toujours de transférer son école privée à la Maison de l’homéopathie.
Par la suite, l’enseignement de l’homéopathie se régionalise de plus en plus. Plusieurs écoles dans différentes parties du pays voient le jour:
- « la Société liégeoise d’Etudes des Thérapeutiques » en 1977
- « de Studievereniging voor Niet – Toxische Geneeswijzen » à Gand en 1980
- « de Liga Homoeopathica Flandriensis » en 1980;
- « het centrum voor klassieke homeopathie » au Limburg en 1982.
En 1985, quelques écoles travaillent ensemble pour fonder « la Faculté Belge pour la Médecine Homéopathique ». Cette organisation a quatre départements à Bruxelles, Gand, Liège et Namur. Ces quatre écoles ont un but commun: donner le meilleur enseignement de l’homéopathie unitaire pour des médecins, dentistes, vétérinaires et pharmaciens. Dans les négociations, il est stipulé qu’on arriverait à un programme commun dans quelques années et que ces plans n’enleveraient rien à la qualité de l’enseignement dans chaque école. Cette collaboration permettra certainement d’atteindre un niveau supérieur. L’Union Nationale Belge des homéopathes a réuni, à plusieurs reprises, tous les responsables de l’enseignement belge pour arriver à un consensus sur le programme de base et plus tard, sur l’harmonisation des examens.
ECOLES ACTUELLES:
- Ecole Belge d’Homéopathie (Bruxelles)
- Institut Médical d’Homéopathie et de Biothérapie (Bruxelles)
- Société Royale Belge d’Homéopathie (Bruxelles)
- Ecole Mosane d’Homéopathie (Huy)
- Wetenschappelijke Vereniging voor Therapie Studie (Anvers)
- Pédiatres Pratiquant l’Homéopathie (La Hulpe)
- I.S.K.H. (Hechtel)
- Vlaamse Studiegroep voor Unitaire homeopathie (Gand)
- Centre Européen d’Etude de l’Homéopathie (Namur)
- Centre Liégeois d’Homéopathie (Liège)
Les pharmacies Homeopathiques en Belgique
En 1832, rue Marché aux Herbes à Bruxelles, le pharmacien Pierre Sigisberg Dam (1789 1871), décoré lors de la révolution de 1830, ouvre la première « officina» homéopathique du pays. Cette initiative est suivie dans d’autres villes après le centième anniversaire d’Hahnemann (1855).
En 1834, une pharmacopée d’une vingtaine de pages, intitulée « Des notions fondamentales, nécessaires pour la préparation des médicaments d’après la méthode homéopathique » paraît dans l’Observateur Médical Belge de la main de H.J. Van Hingsberg.
Dix ans plus tard, le pharmacien Bruxellois E. Seutin fonde la Revue Homéopathique Belge en collaboration avec le Dr L. Martiny
En 1879, deux groupes d’homéopathes envoient une pétition au Parlement demandant l’instauration de l’enseignement homéopathique aux universités de Gand et Liège et l’enregistrement des remèdes homéopathiques dans la pharmacopée.
Cette question n’est pas nouvelle: déjà en 1849, une commission parlementaire s’est penchée sur la question. L’avis est unanime: l’homéopathie n’a pas besoin d’une reconnaissance légale qui serait accordée par une mention explicite dans le curriculum des universités et l’enregistrement des remèdes est inutile à cause de l’arrêté royal du 28 décembre 1859, introduisant la pharmacopée, qui permet aux pharmaciens de préparer tout ce que les médecins prescrivent.
Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé, l’homéopathie a trouvé sa place dans toutes les pharmacies belges. L’industrie homéopathique s’est développée et permet à tout pharmacien de délivrer n’importe quel produit homéopathique préparé selon des pharmacopées internationales. Une directive européenne sur le médicament homéopathique permet déjà l’enregistrement de ses produits au moyen d’un procédé simplifié. Cette directive a vu le jour suite à la demande croissante de produits homéopathiques de qualité en Europe. De plus en plus de patients y ont recours.
LES PREMIERES PHARMACIES HOMEOPATHIQUES BELGES
- 1832 pharmacie Dam à Bruxelles
- 1844 pharmacie Seutin à Bruxelles
- 1846 pharmacie P.J. Vleugels à Bruxelles
- 1855 pharmacie J.B Van Berckelaere à BruxellesVers 1860, des pharmacies à Anvers, Bruges, Courtrai et Gand ont vu le jour.