European Committee for Homeopathy (E.C.H.)
Création de l'E.C.H.
Jusqu’il y a quelques années, les médecins homéopathes européens se sont surtout préoccupés des problèmes à un niveau national. Progressivement, ils se sont rendus compte que des décisions concernant l’homéopathie étaient prises au niveau de la Communauté Européenne.
La législation européenne se préoccupe, en effet, de faciliter les échanges internationaux des biens; le médicament homéopathique doit se soumettre à cette harmonisation européenne dont les buts sont d’en assurer la qualité et la sécurité avant d’autoriser leur libre circulation au sein de la Communauté Européenne.
Deux directives européennes sont mises en application le 31 décembre 1993: l’une traite du médicament homéopathique à l’usage humain, l’autre du médicament homéopathique à usage vétérinaire.
Dans le décours de l’élaboration de ces directives, le Parlement Européen introduit un amendement par lequel la Commission Européenne est chargée de prendre les mesures adéquates afin d’harmoniser le statut des médecines alternatives particulièrement en ce qui concerne;
- la création d’une pharmacopée européenne;
- l’adoption d’une directive sur la légalisation de la pratique des médecines alternatives;
- des mesures concernant les systèmes de sécurité sociale afin d’assurer le remboursement des frais des prestations et de prescriptions de ces médicaments;
- l’organisation d’un enseignement officiel reconnu.
Même si cet amendement n’est pas accepté par le Conseil des Ministres, les médecins homéopathes européens sont très heureux que le Parlement Européen ait exprimé clairement son point de vue. De plus, c’est cet amendement qui a convaincu les médecins qu’une Action concertée et unanime au niveau européen est indispensable pour l’avenir de la pratique professionnelle de l’homéopathie en Europe.
Pour ces motifs, l’European Committee for Homoeopathy (E.C.H) est créé en 1990; il est constitué des représentants des associations des médecins homéopathes de la plupart des pays membres de l’Union Européenne. Dès le départ, ce comité a pour but d’assurer la représentation de tous les médecins homéopathes européens. Son siège est à Bruxelles; il y a deux raisons à ce choix; le premier: la réussite de l’Union Homéopathique Belge qui sert de modèle pour sa création, la deuxième: la proximité du Parlement Européen.
Actuellement, E.C.H est formé de représentants d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, d’Espagne, de France, de Grande Bretagne, de Grèce, de Hollande, d’Italie, du Luxembourg, du Portugal et de Suisse (seul pays non membre de l’Union Européenne).
Ce comité a créé plusieurs sous comités:
- politique se préoccupe de l’échange d’informations concernant le statut légal de l’homéopathie dans les différents pays et des législations dans l’Union Européenne;
- éducation: élabore un programme européen de formation de base en homéopathie et travaille actuellement à sa mise en pratique (le consensus belge a ici aussi servi d’exemple);
- recherche fondamentale et clinique: a pour but de discuter des projets et protocoles de recherche; de fournir et/ou d’échanger les critères de qualité nécessaires à la recherche afin d’améliorer la qualité des projets de recherche dans le secteur homéopathique. Il organise des rencontres pour la présentation des projets de recherche ou le développement de projets de recherche; il donne avis et aides; il peut mettre en œuvre des protocoles de recherche;
- recherche de société: cette recherche vise à répondre aux questions suivantes: pourquoi des patients choisissent-ils l’homéopathie ? Quel est le rôle de la société pour promouvoir l’homéopathie? Quels sont les barrières et l’accessibilité à une homéopathie de qualité? Et enfin, quelle est l’importance économique de l’homéopathie?
- pharmacologie et matières médicales: se préoccupe de la bonne qualité des produits utilisés pour des expérimentations pures des remèdes homéopathiques et de la préparation de la Pharmacopée Homéopathique Européenne.
- pathogénésies – expérimentations pures: ce sous comité crée des lignes de conduite pour « Good Homeopathic Drugs Provings »; y est inclus un protocole « type »pour les chercheurs.
- documentation: le but de ce sous comité est de promouvoir l’accès de l’information sur l’homéopathie détenue dans les librairies et les centres de documentation en Europe. Il a publié un Guide International sur les Ressources de Documentation Homéopathique et il travaille à des catalogues internationaux de livres et de journaux, une liste de mots clefs en homéopathie, une banque de données reliée à un index d’articles de journaux.
- Patients et utilisateurs: il représente les organisations nationales de patients et a pour but d’aider, développer et étendre l’homéopathie en Europe. Il donne son avis sur les activités d’autres sous comités et essaye de faire respecter la liberté de choix d’un traitement homéopathique prescrit par un médecin homéopathe.
- Vétérinaire: études sur animaux; efficacité de l’homéopathie, études fondamentales sur les mécanismes d’action de l’homéopathie et sur la possibilité d’éviter l’intoxication des animaux faisant partie de la chaîne alimentaire.
Résumé
Un des droits fondamentaux des citoyens européens est celui du libre choix de la thérapie ainsi que l’accès aux soins médicaux de qualité. Cela implique que les thérapies qui prétendent avoir quelque effet dans les cas où les méthodes de la médecales conventionnelles échouent doivent être prises au sérieux. L’avenir nous dira quelles méthodes thérapeutiques non conventionnelles finiront par faire partie de la médecine conventionnelle.
L’homéopathie est l’une des thérapies non conventionnelles les plus prometteuses. Elle offre des options thérapeutiques là où les traitements conventionnels ont échoué ou stagné, là où ils sont inexistants, où ils sont contre-indiqués ou ne sont pas tolérés. La médication homéopathique est sans danger et n’engendre aucun effet secondaire. Il existe une somme considérable de preuves cliniques de l’efficacité de l’homéopathie, et celles-ci continuent à s’accumuler. Tout ceci indique que l’homéopathie mérite une place dans le système de soins médicaux européens.
Le coût de l’homéopathie est fonction de la durée de la consultation (pour un patient ceci représente environ quatre à six heures par an en cas de maladie chronique); la médication est peu onéreuse; à long terme, l’homéopathie est économique.
L’homéopathie, quand elle est pratiquée par des praticiens médicalement non-qualifiés est à éviter car elle peut présenter un risque pour la santé du patient. Une réglementation stricte de la part des gouvernements des Etats Membres est nécessaire. L’exercice de l’homéopathie doit être réservé aux diplômés des professions médicales.
Un apprentissage spécifique en homéopathie amenant à un niveau généralement reconnu est nécessaire pour l’obtention du titre de docteur qualifié en homéopathie. Un programme européen définissant les critères standards pour un enseignement fondamental commun est adopté par une large majorité des écoles en homéopathie des Etats Membres.
Un « examen européen » commun en homéopathie et un « diplôme européen » standardisé est désiré, et sera bientôt établi.
Des établissements d’enseignement pleinement reconnus sont nécessaires pour former les docteurs au niveau minimum généralement reconnu en homéopathie. Dans un proche avenir, une formation complémentaire en homéopathie serait offerte dans des établissements d’enseignement liés aux Universités pour les docteurs en médecine qui se spécialiseraient en homéopathie. Des cours de familiarisation à l’homéopathie et une instruction homéopathique pourrait être incorporée dans les programmes d’étude des étudiants en médecine.
La qualité de la pratique de l’homéopathie devrait être assurée par:
- un programme standardisé pour l’enseignement fondamental;
- un « code européen de conduite professionnelle pour docteurs homéopathes » approprié décrivant en détail des règles de conduite et dans lequel les intérêts du patient font l’objet d’une attention particulière et appropriée. Il devrait être contraignant pour tous les docteurs homéopathes qualifiés et devrait servir de référence pour toutes les plaintes contre des docteurs homéopathes:
- Un système d’inscription des médecins homéopathes exerçant la profession, c’est-à-dire les médecins qui satisfont au niveau minimum de formation et qui se soumettent au code européen de conduite professionnelle des docteurs en homéopathie;
- des cours de révision obligatoires et une formation permanente afin de maintenir leur pratique et leurs connaissances au niveau des derniers développements en connaissance homéopathique;
- des procédures pour répondre aux plaintes des patients;
- des mesures disciplinaires prises par un Conseil de discipline établi par les associations homéopathiques nationales pour le cas où un docteur homéopathe est responsable de mauvaise conduite professionnelle ou d’incompétence flagrante dans sa pratique homéopathique.
Selon l’ECH, il serait bon que les autorités de l’Union Européenne et de ses Etats Membres décident:
- d’abolir toute restriction quant à la pratique de l’homéopathie par des médecins qualifiés;
- de reconnaître les diplômes ou certificats des écoles d’homéopathie qui appliquent le Programme Européen Commun et standardisés pour l’enseignement fondamental de l’homéopathie comme décrits dans les documents de référence;
- de légaliser la création d’un registre des médecins homéopathes;
- de reconnaître et protéger le titre de médecin homéopathe;
- de libéraliser les réglementations de la Sécurité Sociale pour l’homéopathie »
- de changer les procédures des tribunaux disciplinaires médicaux ainsi que leurs sanctions de telle manière que l’avis d’un expert, médecin homéopathe assermenté soit indispensable dans le cas où un médecin homéopathe est traduit devant un tel tribunal.